Cinquième enfant d'un diamantaire juif néerlandais, André Citroën nait à Paris en 1878. La construction de la tour Eiffel et la lecture des œuvres de Jules Verne incitent le jeune André à se consacrer aux sciences. Après des études à l'École Polytechnique, il redresse les Automobiles Mors, puis découvre le taylorisme et le fordisme à l'occasion d'un voyage aux États-Unis. En 1912, il fonde sa société de fabrication d'engrenages, et notamment des engrenages à chevrons en V, qui deviennent l'emblème de Citroën. La guerre lui fournit l'occasion de tester la production à la chaîne d'obus et munitions, un savoir-faire qui sera appliqué dès 1919 à la production de la première automobile Citroën, la Type A. La gamme s'élargit rapidement, mais la situation financière de la marque reste fragile. Le lancement de la révolutionnaire mais coûteuse Traction Avant, en pleine période de crise économique, mettra Citroën sur les rotules. En 1935, le fondateur se voit contraint de vendre ses parts à Michelin, son principal créancier. André Citroën décédera quelques mois plus tard, d'un cancer de l'estomac, à l'âge de 57 ans.

Sous l'ère Michelin, Citroën poursuit son développement et continue d'enrichir la gamme des Traction Avant, avec notamment la 15-Six à moteur 6 cylindres. Pendant l'occupation, le patron Pierre-Jules Boulanger est l'instigateur du projet TPV (très petite voiture), réalisé à l'insu des Allemands, et qui deviendra la légendaire Citroën 2CV. Simple, dépouillée et abordable, la 2CV remet la France sur les routes. En 1955, c'est le choc : ultramoderne tant par son style que par sa technologie, la Citroën DS a vingt ans d'avance sur la concurrence. La marque continue de cultiver son originalité tout au long des années 60 et 70, avec les Ami 6, SM, GS et autres CX. Mais le choc pétrolier de 1973 met à mal les finances de Citroën : le rachat de Maserati en 1968 lui a coûté très cher, tout comme le développement de la SM et du moteur Wankel. En 1976, le gouvernement français incite Peugeot à racheter Citroën. Le groupe prend le nom de PSA Peugeot Citroën, et les deux marques entament le long apprentissage de la coexistence. Mais le succès de la Citroën BX, suivi de celui des AX, ZX et XM permet à la marque de redresser la tête, même si le lancement de la XM est marqué par de gros problèmes de fiabilité. La politique de partage des plate-formes s'accélère dans les années 2000, en même temps que le style Citroën s'affirme sous l'impulsion du designer Jean-Pierre Ploué. L'arrivée de la « ligne DS » en 2009 marque enfin la volonté de monter en gamme grâce à un style différenciant.